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Festival @rt outsiders 2004

Maison Européenne de la Photographie
du 15 septembre au 3 octobre. vernissage 14 septembre

Les artistes face à la censure et aux atteintes à la liberté de création sur le web

Le Festival @rt Outsiders se consacre depuis 5 ans aux rapports qu'entretiennent la création contemporaine et les nouvelles technologies.
A l'occasion de l'édition qui se déroulera du 15 Septembre au 3 Octobre prochain et s'inscrira dans le cadre de la Nuit Blanche, Henry Chapier et Jean-Luc Soret apportent un éclairage sur la création condamnée à rester dans l'ombre.
Afin d'offrir aux artistes face à la censure un maximum de visibilité, le Festival occupe le devant de la scène en installant l'oeuvre symbolique de Marcel.li Antunez Roca dans la vitrine de la Maison Européenne de la Photographie.

 

Résistance - Tantale

une installation multimédia interactive
de Marcel.li Antunez Roca

Figure de proue du combat des artistes face à la censure, cette oeuvre propose un dialogue visuel et ludique dans la vitrine de la Maison Européenne de la Photographie. Les visages des visiteurs sont captés en temps réel, immergés dans l'oeuvre et intégrés dans un univers virtuel, baroque et fantasmagorique projeté à l'intérieur de la salle d'exposition. Les images traitées par un système informatique confrontent alors chacun des participants à des situations fictionnelles, traversant différents tableaux comme autant de ripostes à la censure sous toutes ses formes.

 

Le festival @rt outsiders coproduira par ailleurs 3 performances exceptionnelles de Marcel. Li Antunez Roca les 21, 22, 23 septembre en partenariat avec le Festival Villette Emergence #2.

 

Un espace de dialogue et d'information

Au-dela de l'oeuvre de Marcel.li Antunez Roca, le Festival @rt Outsiders dressera un état des lieux des limites posées aux créateurs à travers le monde en fonction de leurs moyens d'expression. Au cours d'une soirée organisée à la MEP le vendredi 24 septembre de 17H à 19H30, le public pourra participer aux projections et débats qui couvriront différents domaines de la création contemporaine comme le cinéma, la musique, les jeux video ou le Net Art.

Parmi les personnalités qui animeront ces débats autour d'Henry Chapier et de Jean-Luc Soret, on retrouvera entre autres :

Nicolas Frespech

je suis ton ami(e)..tu peux me dire tes secrets.

"Je suis ton ami(e)...tu peux me dire tes secrets", 1ère oeuvre de Net Art à faire l'objet d'une acquisition publique (Frac Languedoc-Roussillon) en 1998. Il se trouve que l'accès au site http://www.fraclr.org/secret est INTERDIT depuis décembre 2001, on pouvait y voir défiler des secrets envoyés par des internautes ou récoltés lors d'interventions publiques.

Artiste français né en 1971, Nicolas Frespech travaille avec le Web depuis le milieu des années quatre-vingt-dix. Ses différents projets dessinent un oeuvre qui touche autant à l'identité et sa standardisation virtuelle et mercantile, que l'intimité, le phénomène des Webcams et de la télésurveillance, les médias, les jeux, ou bien encore la fiction.
http://www.frespech.com/secret/


"Je suis ton ami(e)..tu peux me dire tes secrets."

Olivier Blanckart

.

Conçues à l'origine pour être des sanctuaires de liberté pour l'art, les institutions subventionnées se sont révélées à plusieurs reprises ces dernières années comme des pièges à censure pour les artistes et les oeuvres.
Plusieurs facteurs, législatifs, sociaux, et politiques ont concouru à cette dérive étrange dont les arts plastiques s'ils ne sont pas les seules victimes concernées, sont, du moins, la cible privilégiée et en tout cas exemplaire. Cette situation, et les réponses éventuelles à y apporter, seront abordées dans cette intervention, notamment à travers le cas de Nicolas Frespech dont l'oeuvre a été détruite par le Frac Languedoc-Roussillon obtempérant à des pressions du Front National.

Sculpteur et photographe, Olivier Blanckart a également été l'auteur de plusieurs articles parus dans différents magazines d'art sur la politique publique des arts plastiques en général puis de la censure. Il a été l'un des animateurs au sein du collectifs "les artistes" de la pétition Nationale contre la censure - BAISE MOI (PAS) - parue dans les Inrockuptibles.

Jean Christophe Berjon

censure et cinéma

Stupeur à la sortie d'un coffret DVD compilant les courts métrages du légendaire Tex Avery ! Deux films mettant en scène "des nègres" ont été purement et simplement "oubliés", de peur de choquer la communauté noire américaine. Plus fâcheux encore, des plans ont été coupés dans 5 autres dessins animés...
Peut-on parler de racisme dans l'oeuvre de Tex Avery ? Ou, plus sûrement, de l'utilisation de clichés profondément ancrés dans la société d'alors et de nature à éveiller les consciences?... Pourquoi aujourd'hui la Warner a-t-elle ressenti l'impérieux besoin de s'autocensurer alors que ces films avaient déjà été largement diffusés ? Au nom d'un curieux "politiquement correct", cette censure se révèle une dangereuse porte ouverte à un "révisionnisme créatif"... Depuis, le célèbre court-métrage des studios Pixar, "Knick Knack", a lui aussi été "corrigé" pour son édition dans le DVD collector du "Monde de Nemo" (les poitrines opulentes ont été déglonflées !). Un retour à l'ordre moral dans le dessin animé ?

Jean-Christophe Berjon a été animateur d'émissions consacrées au cinéma pour la radio et la télévision (câble et internet), metteur en scène de théâtre (Topor, Ionesco...), professeur d'art dramatique puis membre de la direction du cours Florent. Ce journaliste de 39 ans est actuellement rédacteur en chef et directeur d'édition de l'hebdomadaire Les Fiches du Cinéma et dirige depuis 1997 L'Annuel du cinéma. Il est également membre du comité de rédaction de L'Avant-Scène Cinéma et collabore à de nombreuses autres parutions ou ouvrages collectifs. Ancien Secrétaire Général du Syndicat Français de la Critique de Cinéma, il vient récemment d'être élu au poste de Délégué Général de la Semaine Internationale de la Critique cannoise.

Christophe Vix

censure et formatage des industries culturelles

Christophe Vix interviendra sur la censure exercée par les industries culturelles sur ce qu'elles considèrent désormais comme des "produits" soumis à l'impératif du marketing. C'est ainsi qu'au nom d'un retour à l'ordre moral et dans l'idée de conquérir un large consensus, on coupe des clips, des jeux vidéo ou des C.D.
Cela arrive aussi bien sur les "networks" américaines sur MTV ou sur nos chaînes. Mais au delà de ce qui se passe dans le monde des musiques électroniques, Christophe Vix se propose d'élargir le débat et d'orchestrer les réactions.

Entré dans le monde des musiques électroniques par la création au printemps 1992 du premier fanzine house & techno en France, Christophe Vix-Gras met ses compétences de directeur artistique, de communicant, de journaliste et d'encadrement d'équipes au service de Radio FG de 1993 à 2000, accompagnant ainsi l'émergence d'une radio électronique en Ile de France il participe à la création de la Techno Parade en 1998. Après l'aventure radiophonique, ce fut celle du média en ligne avec la création du magazine d'information Delisound (R.I.P.) au sein de Wanadoo Portails, puis une mission de recherche de partenariat pour la première édition de Villette Numérique à la Grande Halle de la Villette en 2002.

Julien Pain

Censure et jeux-vidéo

Reporters sans frontières se bat depuis près de vingt ans contre la censure aux quatre coins de la planète. Aujourd'hui, cette censure ne touche plus seulement les médias traditionnels (presse, TV, radio). Les Etats répressifs, et parfois même nos bonnes vieilles démocraties, ont étendu leur emprise à bien d'autres formes d'expression.

La Chine est particulièrement en avance en la matière. Les autorités censurent déjà depuis des années les sites Internet, surveillent les forums de discussion et filtrent même les messages textes (SMS). Rien d'étonnant que l'empire du milieu soit le berceau d'un dernier avatar de Big brother, qui s'attaque désormais aux jeux-vidéo. Depuis quelques mois, Pékin a mis en place un comité de censure des jeux en ligne, pour éviter que la jeunesse ne mette sa "santé mentale" en danger en s'adonnant à des loisirs "subversifs". Désormais, seuls les jeux en accord avec les valeurs du pays - entendez : la ligne du parti - seront tolérés. Un bien triste démenti pour ceux qui croyaient que les dictatures seraient incapables de suivre le train des évolutions technologiques.

Responsable du bureau Internet et libertés de Reporters sans frontières depuis 1 an, Julien pain est spécialiste des nouvelles technologies et de leur impact sur la liberté d'expression.

Marcel.li Antunez Roca

Résitance - Tantale

Cette oeuvre interactive reprend le concept des photographes de rue qui proposaient jusqu'au milieu du 20ème siècle aux badauds d'intégrer leur visage dans une toile peinte et de les transporter dans un autre univers. Grâce aux moyens multimédias dont Marcel.li Antunez Roca dispose aujourd'hui, c'est à une fiction interactive animée à laquelle le visiteur est convié.
Les visages sont captés en temps réel, immergés dans l'oeuvre et intégrés dans un monde virtuel, baroque et fantasmagorique. Les images traitées par un système informatique confrontent alors chacun des participants à des situations fictionnelles, traversant différents tableaux comme autant de paraboles de la censure.
A l'occasion de la Nuit Blanche, ce dispositif sera fonctionnel depuis la rue - au 82, rue François Miron - jusqu'à 5 heures du matin dans la nuit du Samedi 2 Octobre.

Marcel.li Antunez Roca - Membre fondateur de la Fura dels Baus a travaillé avec cette compagnie tout à la fois comme coordinateur artistique, musicien et performeur de 1979 à 1989. Il collabore actuellement au grand projet d'art spatial DEDALUS.

"Je suis ton ami(e)…
tu peux me dire tes secrets"
www.fraclr.org/secret

"Je suis ton ami(e)...tu peux me dire tes secrets", 1ère oeuvre de Net Art à faire l'objet d'une acquisition publique (Frac Languedoc-Roussillon) en 1998.
Il se trouve que l'accès au site www.fraclr.org/secret est INTERDIT depuis décembre 2001, on pouvait y voir défiler des secrets envoyés par des internautes ou récoltés lors d'interventions publiques.

The File Room
www.thefileroom.org

Le projet d'Antoni Muntadas intitulé The File Room reprend un thème central de l'artiste : le contrôle exercé par la politique, la communication, c'est-à-dire le système de pouvoir. Ce projet a été exposé à plusieurs reprises sous forme d'installation. Il s'agit d'archives en extension perpétuelle, constituées de documents censurés provenant de différents pays et qui ont pu être diffusées grâce au réseau.
The File Room offre, outre la possibilité de consulter ces documents, celle d'en ajouter d'autres pour élargir la base de données. L'universalité du réseau et sa souplesse actuelle concernant les questions de droits, de censures, etc., sont bien traitées dans cette pièce. Dans ce système dynamique d'archives, on choisit l'accès aux cas d'après des catégories différentes : lieu, date, raison de la censure et médium. Le projet dépasse la fonction traditionnelle des archives. La manière même dont ces archives sont stockées est plus importante que d'accumuler le plus grand nombre d'informations possible. Les archives sont potentiellement constituées par les individus qui les consultent. The File Room met en évidence le fait que la censure fait déjà partie des systèmes d'archivage conventionnels, dans la mesure où seules quelques personnes ou institutions détiennent le pouvoir de les constituer. La consultation des archives est parfois réglementée, voire dans certains cas interdite.

Critical Art Ensemble
www.caedefensefund.org
www.virtualistes.org

Trois artistes ont reçu des citations à comparaître dans un grand jury fédéral chargé d'examiner des accusations de bioterrorisme contre Steve Kurtz, professeur d'université, auteur d'une oeuvre d'art incluant un banal équipement de biologie.
Deux des artistes cités - Beatriz da Costa et Steve Barnes - sont, comme Kurtz membres d'un collectif internationalement reconnu - le Critical Art Ensemble (CAE) - dont les oeuvres visent à éduquer le public sur les dangers des biotechnologies.
Leur convocation leur a été remise par des agents du FBI qui les ont suivis jusqu'à leur exposition au Musée d'Art Moderne du Massachussetts. Le troisième artiste, Paul Vanouse, est, comme Kurtz, enseignant en Art à l'Université de Buffalo. Il a travaillé avec le CAE par le passé.
Au vu des convocations, le FBI fonde ses accusations sur la Section 175 du US Biological Weapons Anti-Terrorism Act de 1989, amendée par le USA PATRIOT Act. La version étendue de cette loi interdit la possession de "tout agent biologique, toxine ou système de fabrication" sans justification de "recherche dans des buts prophylactiques, de protection, ou autres buts pacifiques."

pour la loi de 1989
www4.law.cornell.edu/uscode/18/175.html

pour les ajouts USA PATRIOT Act expansion
www.ehrs.upenn.edu/protocols/patriot/sec817.html